Privatisation

Pourquoi on en parle. Le projet de loi « Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises » (Pacte) présenté lundi en Conseil des ministres autorise l’État à privatiser deux entreprises publiques, le groupe ADP (ex-Aéroports de Paris, dont l’État détient 50,6 % du capital) et la Française des jeux (dont l’État détient 72 % du capital).

En quoi ça consiste. La privatisation est le fait pour un État de transférer le contrôle d’une entreprise publique au secteur privé, en abandonnant sa position d’actionnaire majoritaire (détenant plus de 50 % du capital). Généralement, une privatisation se matérialise par une vente d’actions de l’État à des entreprises privées ou en bourse. Depuis janvier 2018, ces recettes, qui abondaient jusqu’alors le budget de l’État, alimentent un fonds pour l’innovation doté de 10 milliards d’euros à son lancement (issus de précédentes recettes) et dont les revenus de placement doivent servir à financer des projets innovants. En privatisant, l’État renonce à des gains futurs, les dividendes d’actions qu’il aurait pu percevoir s’il était resté actionnaire. William Megginson, spécialiste américain des privatisations et professeur à l’université de l’Oklahoma, note que la Chine, la Turquie, le Brésil, la Russie et l’Inde ont lancé un grand nombre d’opérations ces 10 dernières années, tandis que l’Europe en avait concentré la majeure partie entre 1988 et 2000.