Les conséquences de la politique fiscale. L’Institut des politiques publiques, un centre de recherche indépendant spécialisé dans l’évaluation des politiques publiques, a publié jeudi dernier une étude selon laquelle les réformes adoptées depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron n’entraîneront pas en 2019 de variation du revenu disponible des ménages au-delà de 1 %, sauf pour les très hauts revenus qui bénéficieront d’un gain de l’ordre de 6 %. Le revenu disponible comprend l’ensemble des revenus, y compris les prestations sociales, diminués des impôts.

Pourquoi ça compte. L’étude montre que, dans plusieurs cas, les différentes mesures prises par le gouvernement ont des effets qui se contrebalancent. Ainsi, les réductions de certaines cotisations salariales permettent de rehausser les salaires, mais la hausse de la fiscalité du tabac et de l’énergie pèse lourdement sur les catégories populaires. L’étude montre aussi que le revenu disponible des 1 % les plus riches a fortement augmenté grâce à la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune et à la mise en place d’un prélèvement forfaitaire unique sur les revenus financiers et sur les plus-values, ce qui doit favoriser leurs investissements dans l’économie du pays, selon le gouvernement.

Un distributeur américain en faillite. Le groupe de distribution américain Sears s’est déclaré en faillite ce lundi. Il s’est montré incapable de rembourser une dette de 134 millions de dollars arrivant à échéance. Cette procédure, qui suspend temporairement ses obligations vis-à-vis de ses créanciers, lui permet de négocier un plan d’étalement de sa dette ou d’abandon partiel tout en réorganisant ses activités. Le groupe a cumulé 11 milliards de dollars de pertes depuis 2010.

Pourquoi ça compte. Créé en 1886, Sears était devenu dans les années 1960 le plus important distributeur des États-Unis. La Sears Tower à Chicago, qui fut son siège social, a été le plus haut gratte-ciel du monde entre 1973 et 1998. Confrontés à la concurrence d’enseignes de commerce électronique, en particulier Amazon, des hypermarchés et des enseignes spécialisées, les magasins Sears avaient peu évolué et les fermetures se sont enchaînées. L’effectif est passé de 350 000 employés en 1993 à 68 000 aujourd’hui.

Progression du déficit budgétaire américain. Le déficit budgétaire des États-Unis a atteint 779 milliards de dollars pour l’exercice budgétaire clos fin septembre, en progression de 17 % en un an, selon les chiffres du Trésor américain rendus publics lundi. Ce niveau représente 3,9 % du produit intérieur brut contre 3,5 % l’année précédente. Le budget consacré aux programmes militaires a augmenté de 6 % et celui alloué à la sécurité nationale de 35 %. Les dépenses de l’État sont en hausse de 3,2 %, tandis que les recettes fiscales, qui avaient progressé ces dernières années, sont quasiment stables.

Pourquoi ça compte. Ces résultats sont marqués par l’entrée en vigueur en janvier de la réforme fiscale de Donald Trump adoptée fin 2017. Le taux de l’impôt sur les sociétés a été abaissé de 35 % à 21 %. Le FMI, une institution internationale dont le but est de garantir la stabilité économique et financière, avait alerté en avril sur les effets de cette réforme, craignant qu’elle entraîne « des déficits globaux supérieurs à 1 000 milliards de dollars américains au cours des trois prochaines années, soit plus de 5 % du PIB ». La Maison-Blanche avait prévu que les coupes dans les impôts soient contrebalancées par un surplus de recettes lié à une plus forte croissance de l’économie.