Droits de douane

Pourquoi on en parle. Le ministère chinois du Commerce a déclaré vendredi dernier que la Chine imposerait des droits de douane de 5 % ou 10 % sur des produits américains représentant une valeur annuelle de 75 milliards de dollars. L’exécutif américain avait annoncé début août qu’il imposerait des droits de douane de 10 % sur des produits chinois représentant une valeur annuelle de 300 milliards de dollars en deux temps, le 1er septembre, puis le 15 décembre.

En quoi ça consiste. Les droits de douane sont un impôt que les pays décident d’appliquer sur les marchandises étrangères entrant dans leur territoire. L’importateur doit s’acquitter de cette taxe qu’il est ensuite libre de répercuter sur son prix de vente. Les États membres de l’Union européenne ont supprimé en 1968 les droits de douane sur les biens qu’ils s’échangent entre eux et appliquent depuis des droits identiques sur les importations en provenance de pays non membres, instaurant ainsi une union douanière. Les traités de libre-échange négociés entre États ou au sein de zones économiques fixent les droits de douane applicables ainsi que les normes à respecter dans les échanges entre les pays signataires. Les droits de douane sont un outil du protectionnisme, une théorie économique qui s’oppose à celle du libre-échange. Dans un ouvrage publié en 1817, l’économiste britannique David Ricardo avance que le libre-échange favorise toujours la croissance sur le long terme. Cette idée est contestée, entre autres, par l’économiste belge Paul Bairoch (1930-1999) qui estime qu’au cours du XIXe siècle, les mesures protectionnistes visant à favoriser la production intérieure, notamment via l’instauration de droits de douane, ont davantage permis le développement de la plupart des pays riches.