Seveso
Pourquoi on en parle. Un incendie s’est déclaré dans la nuit du 25 au 26 septembre à Rouen (Seine-Maritime) dans l’usine Lubrizol, un site classé « Seveso seuil haut » qui fabrique des additifs pour les huiles pour moteurs, provoquant un nuage de fumée qui a traversé la Normandie puis les Hauts-de-France. Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a annoncé ce mardi que les 1 800 agriculteurs touchés par l’interdiction de commercialiser leur productions agricoles devraient recevoir une indemnisation « dans les 10 jours ».
En quoi ça consiste. Le nom de Seveso est celui d’une ville située dans le nord de l’Italie, contaminée en 1976 par un nuage toxique s’échappant d’une usine chimique. Aucun plan d’urgence n’existait alors, ce qui aurait pu limiter les conséquences de la catastrophe. Cet accident a incité les États membres de l’UE à se doter d’une politique commune en matière de prévention des risques industriels majeurs. Adoptée en 1982, la directive « Seveso » demande aux entreprises installées dans l’UE d’identifier les sites industriels présentant des risques d’accidents majeurs, appelés « sites Seveso », de recenser les sources de risques, de maintenir un haut niveau de prévention et, avec les États membres, de prévoir l’organisation des interventions en cas d’accident. La directive distingue deux types d’établissements – les « seuil haut » et les « seuil bas », selon la quantité de matières dangereuses présentes sur le site – et détaille les actions attendues. La dernière révision de la directive Seveso, entrée en vigueur en juin 2015, prévoit d’améliorer l’accès du public à l’information. Le ministère de la Transition écologique recense 1 312 sites Seveso en France, dont 705 en « seuil haut ».