Le revenu universel
Pourquoi on en parle. Le gouvernement a lancé mercredi dernier une consultation citoyenne, en ligne et via des débats publics, pour recueillir l’avis des citoyens sur la création d’un futur « revenu universel d’activité ». En septembre 2018, Emmanuel Macron avait déclaré souhaiter la création d’un tel dispositif « qui fusionne le plus grand nombre possible de prestations » et garantit « un socle minimal de dignité à tous ceux qui doivent en bénéficier » en contrepartie d’un engagement de recherche d’activité.
En quoi ça consiste. Le concept de revenu universel recouvre deux approches différentes. Celle qui préside au projet de réforme du gouvernement est le versement garanti par l’État d’une aide à toute personne dont les revenus sont inférieurs à un certain seuil. Une autre approche est celle du revenu universel de base, également appelé revenu d’existence, versé par les pouvoirs publics à chaque citoyen, quelle que soit sa situation professionnelle, sans condition de ressource et sans contrepartie telle que la recherche d’un emploi. Deux courants de pensée la défendent : un courant de gauche, voire anticapitaliste, dans la lignée du philosophe français André Gorz (1923-2007), considère le revenu de base comme un moyen de partager la richesse commune et de repenser le rapport au travail. Un courant libéral, dans la lignée de l’économiste américain Milton Friedman (1912-2006), le voit davantage comme un moyen d’éradiquer la pauvreté et de simplifier les procédures administratives liées au versement des aides. Le revenu d’existence a fait l’objet de plusieurs expérimentations, selon différentes modalités, dans des villes (par exemple Stockton en Californie) ou des régions (au Kenya, en Inde ou en Alaska).