Contestation du « Black Friday ». Des actions se sont déroulées vendredi dernier dans plusieurs dizaines de villes de France pour dénoncer les entreprises participant à l’opération commerciale du « Black Friday », une journée de promotions originaire des États-Unis. À Saint-Priest, près de Lyon, 200 personnes, selon les organisateurs, ont bloqué un entrepôt de l’entreprise de commerce en ligne Amazon. 56,6 millions de paiements en cartes bancaires ont été réalisés vendredi en France, contre 50,3 millions en 2018, selon le Groupement des cartes bancaires CB qui réunit la plupart des établissements financiers français.

Pourquoi ça compte. Plusieurs organisations militent contre le « Black Friday » comme l’association Green Friday, qui rassemble 400 entreprises et associations défendant une « consommation responsable ». Cette contestation incarne une remise en cause plus large d’un modèle de croissance fondé sur la consommation de produits neufs, souvent importés, et néfaste pour l’environnement.

Fraude fiscale. Dans un rapport publié lundi, la Cour des comptes, chargée du contrôle de la dépense publique, juge l’État défaillant dans la lutte contre la fraude fiscale. L’institution estime que la France a pris du retard par rapport à ses « grands partenaires étrangers » (États-Unis, Royaume-Uni, Italie, pays scandinaves) dans l’évaluation, la prévention et les contrôles. Elle note qu’entre 2013 et 2018, les sommes recouvrées ont chuté de 14 %, alors qu’elles ont augmenté « dans d’autres pays », comme le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Allemagne.

Pourquoi ça compte. La Cour des comptes estime que la fraude fiscale a « des implications économiques significatives en faussant le jeu de la concurrence » et qu’elle représente « une forme d’enrichissement sans cause ». Elle alerte également sur le fait que cette fraude alimente « un sentiment persistant d’injustice » et qu’en « contribuant à renforcer les inégalités devant les prélèvements, elle mine la légitimité de ces derniers et affaiblit le pacte républicain ».

Enquête Pisa. L’OCDE, une organisation regroupant 36 pays parmi les plus industrialisés du monde, a publié lundi les résultats de l’enquête Pisa sur les performances des systèmes scolaires, réalisée en 2018 dans 79 pays, auprès de 600 000 élèves de 15 ans. Le score moyen des élèves en France est de 493 points, soit légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE (487 points). En revanche, la France connaît de fortes inégalités sociales dans son système scolaire avec un écart de 107 points entre les élèves des milieux les plus favorisés et les plus défavorisés, soit bien au-dessus de l’écart moyen de l’OCDE (89 points).

Pourquoi ça compte. L’OCDE note que les résultats des élèves en France sont fortement liés à leur origine sociale. Elle souligne que parmi les élèves issus d’un milieu défavorisé, 20 % de ceux qui ont de bons résultats n’envisagent pas de suivre des études supérieures. Interrogé par Les Échos, l’expert en éducation à l’OCDE Éric Charbonnier estime que la France « n’a pas assez agi sur les leviers qui permettent de lutter contre les inégalités », en particulier en matière de formation des enseignants ou d’investissement dans les premiers niveaux d’éducation.