Quelle qualité doit posséder un bon banquier central selon l’ancien président de la Fed Alan Greenspan ?
Pour l’économiste américain Alan Greenspan, un bon banquier central ne doit pas être compréhensible. En 1989, deux ans après avoir été nommé président de la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine, par le président républicain Ronald Reagan, il déclare lors d’une audition devant le Congrès : « Si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé. » Cette phrase résume, selon l’économiste français Jean-Marc Daniel, la philosophie d’Alan Greenspan. « Selon lui, lorsqu’une personne s’exprime sur des questions difficiles, elle doit le faire d’une façon telle que les auditeurs puissent avoir une interprétation multiple de ce qui a été dit », une stratégie qui permet à l’auteur des propos « de se donner du temps » et de réduire la pression, expliquait Jean-Marc Daniel dans une interview accordée en 2014 à BFM Business. Successivement confirmé à son poste par les présidents George Bush (républicain), Bill Clinton (démocrate) et George W. Bush (républicain), Alan Greenspan a été président de la Fed jusqu’en janvier 2006. Plusieurs économistes, tels qu’Edward Gramlich, lui reprochent son inaction face au développement des subprimes qui ont conduit à la crise de 2007-2008. Si Alan Greenspan estime qu’un banquier central doit être mystérieux, il est paradoxalement l’un des présidents ayant le plus contribué à la transparence de la Fed. C’est par exemple lui qui a institué en 1994 la publication immédiate des décisions de la Fed, qui n’étaient jamais annoncées auparavant. Les investisseurs devaient les deviner en observant les agissements de la banque centrale, des banques ou des investisseurs institutionnels.
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