Désaccord sur les « corona bonds ». Lors d’un sommet européen organisé jeudi dernier par visioconférence, plusieurs États membres de l’UE, dont l’Allemagne et les Pays-Bas, se sont opposés à l’émission d’emprunts européens mutualisés, surnommés « corona bonds », pour faire face à la crise économique. Les dirigeants de neuf pays européens, dont Emmanuel Macron et l’Italien Giuseppe Conte, avaient réclamé la veille la création d’un tel « instrument de dette commun ».

Pourquoi ça compte. L’intérêt de ces emprunts serait de mutualiser les risques et d’emprunter à un coût moins élevé, l’UE dans son ensemble inspirant davantage confiance aux investisseurs que certains de ses États membres. Le président de l’Eurogroupe (la réunion des ministres des Finances des pays de la zone euro), Mario Centeno, lui-même ministre des Finances portugais, a mis en garde lundi contre le risque d’une « fragmentation » de la zone euro dans un courrier envoyé à ses confrères.

Chute de l’activité. L’activité économique de la France est réduite de 35 % par rapport à une situation « normale », selon les premières estimations de l’institut national de statistiques Insee, dévoilées jeudi dernier. Parmi les secteurs les plus touchés, celui de la construction voit son activité réduite de 89 % et celui des services marchands de 36 %.

Pourquoi ça compte. L’Insee estime qu’un confinement d’un mois engendrerait une perte de trois points du PIB (la production totale d’un pays) pour l’année, six points en cas de confinement de deux mois. Pour soutenir les entreprises en difficulté, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures, dont le report possible du paiement des cotisations sociales, des prêts bancaires garantis par l’État à hauteur de 300 milliards d’euros ou encore un soutien accru au dispositif de chômage partiel.

Facilitation du chômage partiel. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a annoncé mardi l’exonération de cotisations sociales pour les compléments de salaires versés par les entreprises à leurs salariés en chômage partiel. Le gouvernement avait déjà annoncé une prise en charge intégrale par l’État de l’indemnité versée par les employeurs représentant 84 % du salaire net. Un complément de salaire peut être ajouté par l’employeur pour maintenir la rémunération à son niveau antérieur.

Pourquoi ça compte. Cette mesure représente un geste supplémentaire pour inciter les employeurs à recourir au chômage partiel. Ce dispositif vise à éviter des licenciements et à permettre aux entreprises, qui auront ainsi maintenu les emplois, de reprendre rapidement une activité normale une fois la crise sanitaire passée. 220 000 sociétés, employant 2,2 millions de salariés, soit plus de 10 % des salariés du secteur privé, avaient déposé un dossier vendredi dernier, a annoncé le même jour le ministère du Travail.