Suspension des dividendes. La banque BNP Paribas a annoncé jeudi dernier son intention de suspendre le versement des dividendes au titre de son résultat de 2019 et de les mettre en réserve, se pliant aux recommandations de la Banque centrale européenne. Celle-ci avait demandé fin mars aux banques de la zone euro de ne pas verser de dividendes ni de racheter leurs actions, au moins jusqu’au 1er octobre, pour que le soutien à l’économie soit prioritaire dans la période de pandémie. La Société générale, Natixis et le Crédit agricole ont également annoncé la mise en réserve de leurs dividendes.
Pourquoi ça compte. Le dividende est la partie du bénéfice d’une entreprise qui est reversée à ses actionnaires, en rémunération de leur investissement, ce qui diminue d’autant la trésorerie de l’entreprise. Les entreprises du CAC 40, un indice rassemblant 40 des principales entreprises cotées à la Bourse de Paris, ont redistribué 60,2 milliards d’euros à leurs actionnaires en 2019, d’après une étude annuelle publiée début janvier par Vernimmen.net, un site spécialisé dans la finance, soit 12 % de plus que l’année précédente. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a demandé aux entreprises utilisant le chômage partiel de ne pas verser de dividendes cette année.
Impact sur l’emploi. Dans une étude publiée mardi, l’Organisation internationale du travail, une agence de l’ONU, estime qu’au sein de la population active mondiale (3,3 milliards de personnes), plus de quatre personnes sur cinq (81 %) « sont actuellement affectées par la fermeture totale ou partielle des lieux de travail ». Selon cette étude, 1,25 milliard de travailleurs risquent un licenciement ou une réduction de salaire.
Pourquoi ça compte. Cette situation a des répercussions différentes sur les travailleurs selon les pays. Dans plusieurs pays européens, des mesures de chômage partiel permettent de les indemniser et d’amortir le choc. Aux États-Unis, 10 millions de personnes se sont inscrites au chômage pendant la deuxième quinzaine de mars. « À l’échelle mondiale, deux milliards de personnes travaillent dans l’économie informelle (la plupart dans les économies émergentes et en développement) et sont particulièrement menacées », estime l’OIT.
Probable récession en France. Le PIB (production totale de biens et services) de la France a chuté de 6 % au premier trimestre 2020 par rapport au trimestre précédent, selon une première estimation de la Banque de France, publiée ce mercredi. La plupart des secteurs ont connu de fortes pertes d’activité, les plus touchés étant ceux de la construction, du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration.
Pourquoi ça compte. Cette prévision correspond au recul le plus important depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le PIB ayant baissé de 0,1 % au cours des trois derniers mois de 2019, la France entre en récession. Une récession se définit par un recul du PIB pendant deux trimestres consécutifs. Chaque quinzaine de confinement ampute le niveau du PIB annuel de près de 1,5 %, estime la Banque de France.