Doublement du plan d’aide. Dans une interview aux Échos jeudi dernier, les ministres de l’Économie et du Budget, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, ont annoncé un doublement du plan d’aide aux entreprises pour faire face à la crise liée à la pandémie de Covid-19. Les montants alloués au dispositif de chômage partiel sont revus à la hausse de 8,5 milliards à 20 milliards d’euros « pour tenir compte du fort nombre d’entreprises qui en font la demande », tandis que le fonds de solidarité créé pour indemniser les commerces, les indépendants et les très petites entreprises voit sa dotation « passer de 1 milliard à près de 6 milliards ».
Pourquoi ça compte. Dans le nouveau budget rectificatif, qui doit être présenté ce mercredi en Conseil des ministres, la prévision de croissance passe à -6 %. Le déficit public est désormais attendu à 7,6 % du PIB. Bruno Le Maire dit prévoir une dette publique de 112 % du PIB à la fin de l’année au lieu de 98 % avant la crise. « Cette dette répond à un impératif : éviter les faillites d’entreprises et le naufrage de notre économie », a-t-il expliqué aux Échos.
Baisse de la production de pétrole. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), un cartel regroupant plusieurs pays, et une alliance d’autres pays producteurs, dont la Russie et le Mexique, surnommée « Opep+ », sont parvenus dimanche dernier à un accord de réduction de la production d’une ampleur inédite, à compter du 1er mai, dans le but de faire remonter les prix. Début mars, la Russie et l’Arabie saoudite ne s’étaient pas entendues sur de nouveaux quotas de production. L’Arabie saoudite avait alors augmenté sa production de pétrole, ce qui avait provoqué un effondrement des cours.
Pourquoi ça compte. Les mesures de confinement dans le monde ont provoqué une chute de la consommation de pétrole et ont alimenté la baisse de son prix. Entre début janvier et fin mars, les cours des deux principaux barils de référence ont chuté de 60 %. Or, pour de nombreux pays producteurs, le pétrole constitue la principale activité économique. L’accord de réduction de la production est également soutenu par les États-Unis, le premier producteur mondial.
Impact sur les pays en développement. Les ministres des Finances et les banquiers centraux du G7, un groupe réunissant sept des plus grandes puissances économiques du monde, ont déclaré mardi qu’ils étaient favorables à une suspension des paiements des intérêts de la dette des pays pauvres pour les aider « à faire face aux impacts sanitaires et économiques » de la pandémie du coronavirus. Lors d’une allocution télévisée lundi soir, Emmanuel Macron a appelé à aider les pays africains en « annulant massivement leurs dettes ».
Pourquoi ça compte. Le Fonds monétaire international (FMI), un organisme chargé de venir en aide aux pays connaissant des difficultés financières, prévoit dans une étude publiée mardi une contraction de 3 % du PIB à l’échelle mondiale en 2020, en prenant l’hypothèse d’une diminution de la pandémie de Covid-19 au second semestre de cette année. Selon le FMI, l’Afrique subsaharienne pourrait enregistrer sa première récession depuis un quart de siècle avec une croissance négative de -1,6 % en 2020. Parmi les pays les plus touchés, le Mexique et l’Afrique du Sud verraient leur croissance chuter respectivement de 6,6 % et 5,8 %.