Mesures d’aide. Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé lundi que le dispositif renforçant la prise en charge du chômage partiel resterait en vigueur jusqu’au 1er juin avant d’être réévalué. Il a également annoncé une nouvelle aide de 200 euros destinée à 800 000 jeunes précaires. Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a précisé lundi soir que les entreprises de moins de 10 salariés obligées de fermer par décision administrative à cause du confinement seraient exonérées de cotisations sociales pendant cette période.
Pourquoi ça compte. Dans la deuxième loi de finances rectificative pour 2020 promulguée le 25 avril, ne prenant pas en compte ces nouvelles mesures, le gouvernement estime à 42 milliards d’euros le surcroît de dépenses budgétaires engendré par les mesures prises pour faire face à la crise, en particulier le dispositif concernant le chômage partiel (24 milliards d’euros). Le gouvernement projette un déficit public à hauteur de 9,1 % du PIB en 2020.
Doutes sur la politique de la BCE. La Cour constitutionnelle allemande a donné mardi trois mois à la Banque centrale européenne (BCE) pour démontrer que le plan de rachat de dettes initié en 2015 – « assouplissement quantitatif » – est bien conforme à ses attributions fixées par les traités européens. La Cour écrit dans son jugement que si la BCE ne parvient pas à démontrer que son plan était justifié, la banque centrale allemande « ne pourra plus participer à la mise en place et à l’exécution du programme » qui a été amplifié pour faire face à la crise liée au Covid-19.
Pourquoi ça compte. Le rachat de dettes est la principale mesure mise en œuvre par la BCE ces dernières semaines dans le contexte de la crise actuelle. À la demande de la BCE, les banques centrales nationales rachètent les titres de dette de l’État auprès des banques. Elles leur fournissent ainsi des liquidités leur permettant de prêter plus facilement aux entreprises et aux particuliers. La Cour constitutionnelle allemande considère que le mandat de la BCE est de garantir la stabilité des prix, non de financer les États européens, et que sa politique d’assouplissement quantitatif entraîne « des pertes considérables pour l’épargne privée » en raison du maintien de taux bas.
Airbnb licencie. La plateforme de réservation de logements Airbnb a annoncé hier le licenciement d’environ 25 % de ses 7 500 employés dans le monde. Dans un message publié sur le site de l’entreprise, son dirigeant, Brian Chesky, explique que les prévisions de recettes pour cette année sont « inférieures à la moitié » des recettes de 2019.
Pourquoi ça compte. « Nous ne savons pas quand les voyages reprendront » et, lorsque ce sera le cas, « ce sera différent », explique Brian Chesky. Il annonce également une pause dans les investissements et un « recentrage » de la stratégie commerciale. « Les gens vont vouloir des options plus proches de chez eux, plus sécurisées et plus abordables », anticipe-t-il. En France, le président des Entreprises du voyage, une association regroupant les entreprises du secteur, a déclaré mi-avril tabler pour cet été « sur une baisse du chiffre d’affaires de 60 % à 70 % » pour le tourisme.