Lorsque l’on parle de création monétaire, on imagine volontiers une planche à billets. En réalité, l’émission de billets de banque ne représente qu’une part mineure (moins de 10 %) de la création de monnaie. La majeure partie provient des prêts accordés par les banques aux entreprises et aux particuliers. Lorsqu’une banque accorde un prêt, elle crédite le compte de son client du montant accordé. Un dépôt supplémentaire est ainsi créé. Elle n’a donc pas besoin de détenir au préalable dans ses caisses le montant prêté. La création monétaire s’apparente ainsi à un jeu d’écriture comptable. Aucun argent physique n’est émis. Lorsqu’un prêt est remboursé, c’est l’inverse : de la monnaie est détruite. Ce pouvoir de création monétaire des banques n’est cependant pas sans limite, puisqu’elle sont tenues de constituer des réserves obligatoires auprès de la banque centrale, proportionnelles aux dépôts. Lorsqu’elles ont besoin de liquidités, les banques en empruntent entre elles ou auprès de la banque centrale. Cette dernière leur applique son taux d’intérêt, appelé taux directeur. Plus il est bas, plus l’obtention des liquidités est aisée et plus le pouvoir de création monétaire des banques est grand.