Fragmentation financière

La fragmentation financière s’observe lorsque les émetteurs d’obligations (entreprises ou États) situés dans des pays dits de la périphérie de la zone euro, comme l’Italie ou la Grèce, paient des taux d’intérêt plus élevés que ceux situés dans d’autres pays de la zone euro alors même que leurs obligations présentent des caractéristiques similaires. Il est logique que les entreprises ou les États empruntent à des taux différents puisqu’ils ne présentent pas la même solidité financière et donc le même risque pour les investisseurs. Ainsi l’écart entre leurs taux d’emprunt, appelé spread, s’explique par l’écart entre la qualité de leurs obligations. Mais lorsque ce spread se creuse trop fortement et qu’il ne reflète plus seulement ces différences de risque, c’est le signe d’une fragmentation. Elle peut avoir différentes causes comme la spéculation. La fragmentation est un problème pour les entreprises et les gouvernements qui subissent ce dysfonctionnement, car il entraîne une hausse injustifiée de leurs coûts d’emprunt. C’est aussi un problème pour la Banque centrale européenne (BCE) car cela affecte la transmission de sa politique monétaire : dans ce contexte devenu irrationnel, elle ne peut plus être certaine que les mesures qu’elle prend pour réguler la quantité de monnaie circulant dans l’économie produiront les effets attendus. Le bon fonctionnement de l’activité économique peut être compromis.